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Sarlat-La Power : le début

Une nuit sans lune, un homme discret, portant son sac au bout d’un bâton, suivi par un chiot batailleur, déambulait dans les rues du secteur sauvegardé. Il aperçut deux silhouettes à quelques dizaines de mètres devant lui. Il reconnut sans peine les gloussements de jeunes femmes éméchées. Elles marchaient péniblement, maladroitement. Elles tombèrent une fois. Le rire partit de plus belle. « Tu es vraiment bourrée ma pauvre, tu mets plus un pied devant l’autre ! », cria l’une, sans se rappeler qu’il était le milieu de la nuit et que des gens habitaient toujours dans la vieille ville.

Le promeneur avançait tranquillement, lentement, sans se préoccuper du spectacle. Finalement, il passa à côté des jeunes femmes. Elles étaient vêtues de minijupes et marchaient sur des talons hauts peu confortables. Elles le regardèrent amusées, étonnées du gilet de laine multicolore et du chapeau à clochettes de ce badaud tout droit sorti du Haut Moyen Âge. « C’est carnaval ? », lui demanda l’une.

On peine à donner un âge à cet homme. Son visage fin et gracieux semble aussi jeune que porteur d’une sagesse impénétrable.

Il les dépassa à pas lent, son petit cabot toujours à asticoter ses chausses. Les clochettes tintaient en rythme, à chacun de ses pas. Au moment de tourner côte de Toulouse en direction de la rue de la République, il vit un groupe de cinq hommes approcher des demoiselles. C’étaient des jeunes gens grands et musclés. Leur apparence plongea dans la terreur les fêtardes. Elles ne firent plus un bruit. Elles furent saisies par la taille et emportées comme des sacs de riz.

L’homme s’inquiéta pour les malheureuses. Elles étaient tombées entre de mauvaises mains.

La suite ici.

Tag(s) : #Feuilleton, #Roman, #Périgord Noir, #Sarlat-La Canéda
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