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« Je me souviens d'un parti républicain dont j'ai été, le vieux parti républicain, qui se refusait au genre de compromission que l'on voudrait imposer aujourd'hui à notre Parti socialiste. L'Empire ayant fait appel, réellement appel à un des Cinq, à Emile Ollivier, quoiqu'il s'agît alors de transformer, ce qui était possible, l'Empire dictatorial en Empire libéral, quoiqu'il y eût au bout de cette collaboration d'un républicain au gouvernement de Bonaparte la liberté de réunion et de presse et le droit de coalition ouvrière, malgré tout, à l'unanimité, la bourgeoisie républicaine, plus intransigeante, possédant sur ses élus une maîtrise plus complète, n'hésita pas à exécuter comme traître M. Emile Ollivier. N'aurions-nous donc ni l'énergie, ni la conscience des républicains bourgeois de la fin de l'Empire ? Le parti républicain sous l'Empire, comme le Parti socialiste aujourd'hui, disait : «  Il faut faire la République, mais il faut marcher en combattant ».

Cela n'a pas duré longtemps. Un homme est venu, c'était Gambetta, et je me rappelle en 1876, à Belleville, il prononçait les paroles suivantes : « Je ne connais que deux manières d'arriver à mon but, en négociant ou en combattant ; je ne suis pas pour la bataille ». C'était là l'arrêt de mort du vieux parti républicain ; l'opportunisme était né, et l'opportunisme républicain, c'était la stérilité républicaine, c'était l'avortement républicain, incapable en trente années d'aboutir même aux réformes politiques qui sont un fait accompli par-delà nos frontières, aux États-Unis d'Amérique ou dans la République Helvétique ; c'était je le répète, la mort du parti républicain bourgeois ! »

Prononcé en 1900

Tag(s) : #politique, #économie, #Histoire, #Communisme
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