Le football comme substitutif à la spiritualité

Rien d'original ici

C'est mon expérience personnelle

Né dans une famille athée anti cléricale, j'ai constaté une substitution de la tradition spirituelle, ici le catholiscisme romain, par une religion laïque, le communisme, mais aussi par le sport en tant que supporter et pratiquant modeste.

Les joueurs professionnels du club fétiche deviennent des divinités. Tu peux jouer avec dans les jeux vidéos, elles ont plusieurs réalités.

Pendant des années tous les dimanches, en fait tous les deux samedis, c'était une sortie obligatoire, au stade pour chanter pendant trois heures et soutenir mon équipe favorite aux prises avec un adversaire.

Comme un croyant a l'église, je ressentais un profond bien-être d'être ainsi en communion. A l'époque, profondément convaincu de l'inanité de la métaphysique, je ne voyais pas le lien. Or il s'agissait d'un substitutif que je m'étais trouvé, par besoin de croire et de m'identifier à une cause commune et juste, même si c'est absurde que de penser qu'est plus juste la cause des Girondins de Bordeaux que celle de n'importe quel autre club.

Plus tard j'essaierai également le militantisme communiste qui m'apportera également un grand réconfort intérieur, avant cependant de se heurter à la douloureuse et nécessaire épreuve du réel, qui fait grandir.

Parfois nous partions en mission, la semaine impaire, soutenir notre équipe en des contrées lointaines et hostiles, Paris, Marseille, Liège ou Toulouse...

Des milliers de personnes trouvent ainsi un sens à leur vie.

Le peuple accepte cette religion laïque et rejette pour partie la vraie religion.

Quand on voit que les stades se remplissent, les affluences augmentent années après années, on constate que le système fonctionne. D'où vient-il ? De l'âge d'or du capitalisme industriel, légèrement préalable au premier conflit mondial. 

C'est évidemment une arme contre les religions, qui réprouvent le culte d'idoles et les jeux de hasard auxquels s'apparente un match de football, même s'il y a des bonnes et des mauvaises équipes.

Le football, comme religion et Opium du peuple, est clairement utile et pertinent dans le plan des élites mondiales, il n'y a qu'à voir les sommes investies. 

C'est assez amusant et cela ne prête généralement pas à conséquences graves. Du moins le croit-on. Car les milliards investis indiquent assez qu'occuper les cerveaux avec des futilités est très important pour ceux qui pilotent nos vies, d'autant plus quand les masses à gérer sont toujours plus importantes et les inégalités de classes toujours plus criantes.

Ce que je viens d'écrire est vrai en Europe mais aussi en Afrique, continent pourtant fort différent sur le plan idéologique. Mais les raisons en sont sûrement toutes autres.