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2005 : l'ambition industrielle qui resterait lettre morte

Augmentation du Smic de 5 % en juillet, baisse de l’impôt sur le revenu en 2006... Jacques Chirac a annoncé hier diverses initiatives pour favoriser l’emploi et doter la France d’une ambition industrielle, à l’occasion de ses vœux aux « forces vives » de la Nation.

Jacques Chirac a présenté hier un plan pour doter la France d’une « grande ambition industrielle » dans les secteurs innovants, lors d’un discours-projet prononcé à mi-parcours de son quinquennat. Dans ses vœux aux « forces vives » (responsables syndicaux, patronaux et associatifs), le président de la République a fait une série de propositions en faveur de la croissance et de l’emploi, alors que la reprise reste fragile et que le chômage frôle toujours la barre des 10 %.

Très concrètement, il a annoncé une nouvelle augmentation du Smic « de plus de 5 % au premier juillet 2005 » et la reprise, dans le budget 2006, de la baisse de l’impôt sur le revenu, suspendue en 2005. Il a aussi affirmé que « d’ici à trois ans, il ne devrait plus y avoir de charges sociales pour les entreprises au niveau du Smic » afin que le coût du travail reste « compétitif ». Après le départ pour l’UMP de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac a paru avoir les coudées plus franches pour exposer un programme détaillé dont l’ambition est de « déployer le projet de la France à l’horizon des dix ans » à venir.

Affichant sa « confiance dans la dynamique de croissance», il a estimé qu’il fallait, pour la rendre durable, « soutenir la consommation et le pouvoir d’achat», défendre l’investissement et définir une politique industrielle ambitieuse dont il a fait une « priorité nationale ». Dans un discours de trois quarts d’heure, dans lequel il a employé à de nombreuses reprises la formule « je demande au gouvernement», Jacques Chirac a prôné le « volontarisme ».

« Agence de l’innovation industrielle »

« Notre responsabilité aujourd’hui, c’est de lancer les programmes Airbus ou Ariane de demain», a-t-il dit. S’inspirant largement du rapport que doit remettre aujourd’hui le patron de Saint-Gobain Jean-Louis Beffa, il a annoncé la création d’une « Agence de l’innovation industrielle ». Financée par une partie des recettes de privatisations à hauteur de 2 milliards d’euros d’ici à 2007, elle soutiendra des projets « dans les secteurs d’avenir», tels que la voiture propre, les usines non polluantes en CO2, les réseaux à très haut débit sécurisés ou de nouveaux traitements contre les maladies neurodégénératives. Toujours pour encourager l’investissement de longue durée, M. Chirac a demandé au gouvernement d’étudier « une modulation de la fiscalité», en particulier « pour taxer davantage celui qui achète une action pour la revendre très vite, mais alléger l’impôt pour l’investisseur de long terme ».

Jacques Chirac s’est aussi posé en « garant » du modèle social. Il a demandé au gouvernement de « présenter sans tarder un projet de loi » destiné à parvenir à l’égalité salariale hommes-femmes « dans un délai maximum de cinq ans ». Favorables aux « nouveaux assouplissements négociés des 35 heures » annoncés par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, le président a assuré que « la durée légale du travail n’est pas et ne sera pas remise en cause ».

Alors que Jean-Pierre Raffarin ambitionne une baisse de 10 % du chômage en 2005, le chef de l’Etat est resté prudent sur cet objectif. Mais il a repris à son compte le « contrat 2005 » présenté par le premier ministre le 9 décembre. Constatant que l’Union européenne n’utilise pas « tous les instruments de la politique économique», Jacques Chirac a réclamé « une meilleure coordination » entre les Etats membres, la Commission et la Banque centrale, en particulier en matière de taux de change. Il a aussi demandé une réforme du pacte de stabilité pour que les dépenses d’investissement ou de défense bénéficient « d’un traitement particulier ». Jacques Chirac a salué « l’action résolue du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin » depuis deux ans et demi, et a approuvé « le contrat 2005 » présenté début décembre.

 

Paru début 2005 dans Le Quotidien.

Tag(s) : #usine, #journalisme, #Histoire
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