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Roger Nouvel, fondateur de l’ADPAEI et président d’honneur, prend la parole lors de l’assemblée générale de la nouvelle Apajh du Périgord Noir, le 27 juin. A sa droite, Claude Brard, président de l’Apajh. A gauche sur la photo,  Eric Jaubertie, directeur général de l’association	 (Photos GB)

Roger Nouvel, fondateur de l’ADPAEI et président d’honneur, prend la parole lors de l’assemblée générale de la nouvelle Apajh du Périgord Noir, le 27 juin. A sa droite, Claude Brard, président de l’Apajh. A gauche sur la photo, Eric Jaubertie, directeur général de l’association (Photos GB)

Article paru en juillet 2011 - ESSOR SARLADAIS

 

ADPAEI du Périgord Noir. Handicap : un besoin urgent en personnels médicaux

L’ADPAEI du Périgord Noir a changé de nom et s’appelle désormais l’Apajh (lire l’encadré ci-contre). En ce début de XXIe siècle, les structures d’accueil et d’accompagnement des personnes handicapées sont confrontées à de grands défis. Leur public vieillit et a désormais besoin de soins très spécifiques. De nouveaux outils doivent être créés.

 

L’urgence du moment est au foyer de l’Embellie, à Prats-de-Carlux. Le foyer occupationnel, qui héberge 37 personnes et peut en accueillir 10 le jour, est en cessation de paiement. Le vieillissement de certains résidents a entraîné l’établissement dans une situation dramatique. Entre 20 et 25 d’entre eux vont ou sont entrés dans une phase de dépendance et ont besoin d’un accompagnement médicalisé. “ Nous avons des IMC (infirme moteur cérébral), dont certains ont des troubles associés de handicaps. Ils font des fausses routes, à table, par exemple. Et tout cela alors qu’ils n’ont pas de personnel de santé à leur disposition ! ”, explique le directeur général de l’Apajh, Eric Jaubertie.

 

Une situation difficilement vécue par les parents. Lors de l’assemblée générale du 27 juin, Evelyne Borne, représentante de ceux-ci au conseil de la vie sociale, s’est émue du manque de personnel. “ Un résident handicapé du foyer est parti seul, sans accompagnateur, en taxi, se faire opérer à l’hôpital de Sarlat. Ce n’est pas normal ! ” “ Il nous faut des moyens ! ”, lui ont rétorqué les membres du bureau.

 

Foyer d’accueil médicalisé.

Depuis 2008, les responsables font la demande d’une prise en charge, par la sécurité sociale, de ces nouveaux besoins. A problème médical, financement de la Sécu, déclarent-ils. “ Nous n’aurions même pas le droit de prendre l’initiative d’embaucher un médecin, car la création d’un tel poste doit être autorisée par l’Agence régionale de santé (ARS) ”, explique le directeur général.

 

Sauf que l’ARS a pour le moment rejeté la demande, faute de moyens. “ Dans le futur, de plus en plus de nos résidents à l’Embellie vont relever de la médicalisation, considère Eric Jaubertie. Il faut créer de nouveaux services en Périgord Noir si nous voulons que ces personnes puissent vieillir ici. ” Claude Brard, le président de l’Apajh, souhaite ainsi la création d’un foyer d’accueil médicalisé. En Sarladais, pour répondre aux besoins immédiats, 25 places sont nécessaires, ainsi que l’encadrement en personnels de santé adéquats.

 

Après une réunion avec l’ARS le 22 juin, il semblerait que des solutions aient été trouvées pour quelques-unes des personnes. 5 devraient aller au Foyer d’accueil de Monpazier tout récemment ouvert. 2 autres ont trouvé de la place ailleurs. Mais Eric Jaubertie se méfie des revirements de l’Etat.

 

“ C’est un défi à relever : arrivera-t-on à créer les structures nécessaires à l’accueil de ce nouveau public ? ”, demande le directeur général. Le contexte de maîtrise des dépenses de l’état, notamment celles de santé, ne l’incite pas spécialement à l’optimisme. “ L’hôpital est le service public de santé. Pas l’Embellie ! Si nous n’avons pas de moyens en terme de médicalisation, nous remettrons ces personnes à l’hôpital de Sarlat ”, annonce-t-il.

Guillem Boyer

L’ADPAEI devient l’Apajh du Périgord Noir

Président de l’ADPAEI* du Périgord Noir depuis 1972, Claude Brard tient à l’ancrage laïc de l’association. Il n’a donc pas du tout goûté qu’une proposition d’abonnement au journal La Croix se retrouve dans Vivrensemble, le magazine de l’association nationale (Unapei).

Il faut ajouter à cela des divergences de vue avec les Papillons blancs de Bergerac et l’Apei de Périgueux sur la voie que doivent emprunter les associations de soutien aux personnes atteintes de handicap. Hors de question que, par exemple, M. Faure, le président de l’Apei de Périgueux, “ gère tout le patrimoine de l’ADPAEI de Sarlat, si chèrement acquis ”, explique le président.

C’en était trop pour l’association. Lors de l’assemblée générale extraordinaire du 17 juin, l’ADPAEI du Périgord Noir a donc voté son départ de l’Unapei et son adhésion à l’Apajh**.

“ L’Apajh milite depuis 1962 pour que le handicap rime avec solidarité, citoyenneté et laïcité, revendique Claude Brard, qui fut autrefois directeur de l’école de Temniac. Je crois profondément à ses valeurs. Et elle accompagne d’ores et déjà plus de 30 000 personnes en France. ”

C’est donc un maintien des valeurs... mais un changement d’étiquette pour l’association fondée par Roger Nouvel. Elle continuera d’accompagner 400 personnes, sur 8 établissements*** d’accueil, d’occupation, de travail.

Pôle enfance. Une activité qui génère un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros (ME) par an, avec des financements de la sécurité sociale (40 %), du conseil général (35 %) et par les prestations (production agricole, blanchisserie, etc.). L’Apajh emploie environ 150 équivalent temps plein, soit près de 190 personnes.

Pour l’avenir, le pôle enfance devrait bientôt sortir de terre à côté du siège social, rue Jean-Leclaire à Sarlat. Il regroupera l’IME, le Sessad et l’Itep. Les travaux commenceront avant la fin de l’année pour une ouverture en septembre 2012. Il en coûtera 4 ME, dont 1,8 de subvention de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.

GB

*Association départementale des parents et amis des enfants inadaptés.

** Apajh signifie Association pour adultes et jeunes handicapés.

*** Quatre établissements dédiés aux 0-25 ans : le Sessad, l’Itep et l’IMPro, à Sarlat et un IME à Marcillac-Saint-Quentin. Quatre établissements dédiés aux adultes : l’Esat (ex-CAT) et le foyer l’Embellie à Prats-de-Carlux, la Résidence de l’étoile et le SAVS à Temniac.

Claude Brard

Claude Brard

Tag(s) : #Retour sur l'info, #Apajh, #Handicap, #Sarlat-La Canéda, #sarladais
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