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Paru dans L'Essor Sarladais en novembre 2011.

 

Mathilde est employée sur le stand L’Atelier du gourmand de Bernard Decaix

Mathilde est employée sur le stand L’Atelier du gourmand de Bernard Decaix

Marché couvert : la parole aux commerçants
Ils travaillent avec les touristes mais aussi avec les locaux

Un vendredi matin, à 8 h, devant les portes monumentales de l’église Sainte-Marie à peine entrouvertes. Mathilde est employée depuis juillet par Bernard Decaix sur le stand L’Atelier du gourmand. Le pâtissier de la rue de la République est présent pour la troisième année sur le marché couvert (MC). Avant de commencer la mise en place des produits, Mathilde discute avec Betty et Aurélie, les pâtissières. Les deux jeunes femmes, en apprentissage, embauchent entre 3 h et 5 h, suivant les jours. Elles ont préparé les produits sucrés et salés qui feront le délice des clients.

 

Dans l’ancienne église, la lumière n’est pas encore allumée. “ Habituellement, les premiers arrivés ce sont des Sarladais, dès l’ouverture du marché, à 8 h 30 ”, explique Mathilde. D’ici quelques minutes, Melvina, la boulangère de la rue Blanchet, lui apportera le pain qu’elle disposera sur les étals. A côté, l’employée de la famille Cluzel installe les fruits et les légumes sur le double stand. Les prix ne sont pas sensiblement différents de ceux affichés à l’extérieur. “ Nous ne pouvons pas nous permettre d’être plus chers ! Nous sommes là toute l’année, sans possibilité de nous retrancher ailleurs... ”

 

Portes en quatre morceaux.

La journée s’annonce plutôt cal-me. Les mercredis et samedis, jours de marché dans la vieille ville, sont plus animés. Sans parler de la saison estivale. A cette époque, employés et commerçants ne comptent pas leurs heures, au sens figuré... comme au sens propre.

 

Quelques instants plus tard, en face, à la boutique familiale Huberte Albié (oie, canard, truffe), Philippe Albié vient aux nouvelles auprès de son employée, Julie. “ Nous ne proposons pas la même chose que sur notre stand du marché, décrit-il. Ici, c’est plus haut de gamme. ” Assez pressé, il prend tout de même le temps de faire un petit bilan : “ Jusqu’en 2010, l’activité a bien augmenté sur le stand. Cette année elle stagne. Le pouvoir d’achat a baissé, sûrement. ”

 

Depuis juillet, Benjamin Paguieri occupe un des sept emplacements. Il vend des macarons produits par un pâtissier. Après quatre ans de présence sur le marché extérieur de Sarlat, il a demandé et obtenu une place très convoitée. Même s’il est très content d’être ici, il précise que “ la période est un peu dure. On survit.”

 

Jakes “ le Basque ” est présent depuis l’ouverture du site il y a dix ans. Sur son stand, il vend beaucoup de choses, notamment des produits à base de noix. Il se rappelle le jour où les portes de Jean Nouvel sont arrivées. C’était en 2001. “ Elles étaient en quatre morceaux. Elles ont été très critiquées... ” Les gens étaient négatifs : faire un marché dans une église ! “ Mais au moins, elle est visitée désormais. Vous verrez, ce sera la même chose avec l’ascenseur panoramique ! ”, avance Jakes. Il a passé son été à décevoir les touristes lui demandant où était l’entrée de cette attraction. Des touristes qu’il parvient toujours à attirer vers son stand : “ Nous réussissons à travailler correctement. Notamment parce que nous faisons déguster nos produits ! ”

 

La situation des commerçants du MC varie d’un stand à l’autre. Malgré les problèmes de pouvoir d’achat, l’avenir du commerce de proximité n’est pas si sombre, selon Jakes : “ Il va revivre. Avec la crise, les gens ne pourront plus aller à Périgueux ou à Brive. ” Est-ce vraiment une bonne nouvelle ?

GB

Jakes est présent depuis l’ouverture du marché couvert

Jakes est présent depuis l’ouverture du marché couvert

Salle d’exposition, restaurant

Dix ans... et des projets

En 2011, le marché couvert (MC) a fêté son dixième anniversaire. Transformer l’église Sainte-Marie en un lieu commercial, c’était le pari qu’a voulu tenter la municipalité à la fin du XXe siècle. Laquelle, par le biais de Marie-Pierre Valette, dresse évidemment un bilan positif : “ Nous avons créé une dynamique, un lieu qui attire du monde ”, avance l’élue en charge de l’économie depuis 2008.

“ Nous ne voulions pas gagner de l’argent avec ce marché ”, précise Marie-Pierre Valette avant de rappeler que l’objectif était d’utiliser cet espace vide et de garder des commerces de proximité, notamment de produits frais. Le MC se compose de neuf emplacements, dont un double. Et justement, la plupart ne sont pas tournés en priorité vers la clientèle locale mais plutôt vers les touristes. “ Peu de commerces de proximité ont répondu présent ”, explique Marie-Pierre Valette. Jakes, le commerçant, croit se souvenir qu’au départ, les emplacements n’étaient pas prisés. “ Il y avait un poissonnier, un boucher. Puis ils sont partis. ”

Selon Marie-Pierre Valette, la réputation du MC est faite. Une dizaine de commerçants, plutôt orientés tourisme, seraient sur les rangs pour rejoindre le marché. Selon elle, personne ne désire partir. “ Les emplacements sont renouvelables chaque année. S’il y a autant de demandes, c’est que les professionnels sont satisfaits ”, estime l’élue.

La municipalité a encore des idées pour faire vivre l’ancien lieu de culte chrétien, désormais voué à la religion... de la petite (ou grosse) monnaie. “ Nous réfléchissons à créer un lieu d’exposition dans la galerie. Et aussi un bar à vin ou un restaurant dans l’immeuble attenant, qui appartient à la ville ”, déclare Marie-Pierre Valette. Sans parler de l’ascenseur panoramique (AP)... Mais ce ne sont que des projets. Plus ou moins avancés.

Opposition. L’élu d’opposition Romain Bondonneau (PS) est contre le projet d’AP, dont il affirme qu’il va plomber le budget de la commune. Mais il dit avoir soutenu dès 2001 “ l’idée d’un marché couvert qui ferait un point d’attraction commercial toute l’année ”.

GB

Tag(s) : #Retour sur l'info, #Sarlat-La Canéda, #économie
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